Phil Godo

(Philippe Tournou)

 

Contrairement à la majorité de tous ceux qui ont participé aux premières heures de Royan Frequence :
1 —  Je n'étais pas Royannais (ou du coin)
2 —  Je n'étais pas particulièrement passionné par la (ou une) musique
3 —  Je n'étais ni disc-jockey ni spécialisé dans la hi-fi, ou la propagation des ondes hertzienne…
4 —  Ma mère ne pouvait pas m'entendre parler à la radio…

Ce 1er juillet 1981, j'arrivais de Saintes sur ma mobylette pour entamer une saison de travail à Royan, et voilà que je me retrouve, sur le toit de feu le Casino, à passer une clef à molette à un garçon (Bebert) qui, agrippé à un bout de pylône, tentait d'y fixer tant bien que mal un bout de ferraille (une antenne), et à participer, sans vraiment le savoir à la 1re journée de ce qui allait devenir « ZE RAYE-DIO NOMBEUR OINE » de la Côte de Beauté (Les sondages de l'époque dans les campings de la tournée du camion - banque du Crédit Agricole l'attestent !)

Tiens ? Une radio ? Pourquoi pas ! (d'autant que François Mitterand venait de dire qu'on avait le droit…)

C'est sympa une radio à Royan l'été ! Génial le son FM (en mono, transistor sous l'évier pour une meilleure réception) ! Le Hit-Parade de PHILIPPE avec plein de tubes qu'on n'aurait jamais entendu dans celui d'André TORRENT sur RTL, et des jingles chantés « maison »! Plus tard, et pour la soirée, tous les dj et passionnés de zic' du coin débarquent avec leur pile de « collectors » sous le bras, et vous vendent à grands renforts d'argumentaires très détaillés (dates, producteurs, studio d'enregistrement, musiciens, anecdotes croustillantes ou macabres… ) leurs artistes préférés… Et là, tout d'un coup, vous sentez qu'il se passe quelque chose, qu'il y a un petit vent de liberté, un grand terrain à défricher, et même si on ne sait pas trop comment faire, on a envie d'y participer.

Alors vous pensez bien qu'avec les studios à un jet de pierre du transistor, connaissant quelques « vedettes » qui s'y produisaient, je n'aillais pas en rester là ! Et puis un animateur qui fait 2 heures d'antenne l'été dans une serre de 6 m2 (le studio), ça se déshydrate rapidement… Alors on commence à rendre quelques services : un Perrier par ici, une vodka-orange par là (je ne citerai pas de nom), on range les disques, on va chercher une K7, on apprend « à caler » un morceau sur les platines, à enchaîner… Et avec un peu de persévérance, vingt ans après, on y est encore !

Blagues et souvenirs mis à part, ces premières années de ROYAN FRÉQUENCE, resteront toujours pour moi comme une sorte d'initiation, où j'ai eu la chance de rencontrer, côtoyer et servir des gens plein de talent, d'idées, de savoir, de gentillesse, dont j'ai essayé de saisir le meilleur.

Tous ceux qui ont vécu de près cette libération de la bande FM ont, je pense, ce sentiment d'avoir participé à la mise en place, toujours enthousiaste, parfois maladroite, souvent novatrice, d'une radio plus humaine et chaleureuse.

Tous ceux qui travaillent encore sur la bande FM aujourd'hui savent que ce n'était qu'un rêve… Mais qu'il était beau !

Phil Godo (Philippe Tournou)

Juin 2002

 

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